Architecture d’intérêt public : ensemble, des paroles aux actes

30 Mar 2023Édito

Le 1er mars dernier, le Conseil national de l’Ordre des architectes était auditionné par la commission de la Culture du Sénat. Recevant le collège des directeurs des Écoles nationales supérieures d’architecture, les sénateurs souhaitaient disposer d’un état des lieux du système d’enseignement de l’architecture dans notre pays. Et, par-delà, souligner l’importance de l’expertise architecturale pour les territoires.


   ENSA de Paris-Est © Gilles Raynaldy

Cette audition s’inscrit dans un contexte particulier. Pour la première fois depuis plusieurs décennies, la quasi-totalité des écoles d’architectures publiques revendiquent des conditions d’enseignements et des moyens à la hauteur des enjeux.

Très médiatisé, ce mouvement met en lumière la place essentielle de l’architecture dans notre société. Et l’importance qu’elle devrait avoir. À l’heure où la transition écologique et le changement climatique nous incitent collectivement à revoir nos manières de faire, l’architecture est plus que jamais la réinvention et la réparation de la Ville. La promotion de la création architecturale et de la qualité des constructions doivent demeurer le fil d’Ariane de notre action quotidienne au service de nos concitoyens.

Au-delà de la question de la formation initiale et de la génération en devenir, nous devons promouvoir la juste place d’une « nouvelle » architecture au service de l’intérêt général, à l’appui de règles et de pratiques vertueuses.

Face aux dérives d’une commande publique encalminée dans une logique d’achat court-termiste plus que de projet, pour promouvoir un cadre de vie vertueux en tous lieux, réaffirmons que le concours de maitrise d’œuvre est la solution pour rénover le bâti. Là point de procédure ou un quelconque corporatisme : il s’agit bien de faire débat, d’éclairer les politiques publiques locales, de vivifier la démocratie autour de la fabrication du cadre de vie, pour faire société.

Ainsi, les missions de l’architecte doivent être pleinement et entièrement entendues. Notre profession a la responsabilité de porter un urbanisme et une architecture au service de notre vivre-ensemble. Mais elle ne doit ni ne peut le faire seule : cette prise de conscience doit être collective et partagée. Les débats qui animent politiques, habitants et sachants le démontrent : l’architecture est indispensable au bien-être ; elle est aussi un socle essentiel pour l’activité humaine : emploi, culture, économie, tourisme...

En cela, il est de notre devoir de rappeler toujours que ces missions, leur élargissement, sont une réponse aux défis des territoires, ruraux comme urbains.

Dans l’esprit de la loi de 1977, l’architecture doit retrouver ses lettres de noblesses dans le débat public et politique. Comme le catalyseur de réponses concrètes aux inquiétudes légitimes de nos concitoyens. Plus que jamais donc, nous appelons l’ensemble des acteurs de notre filière à s’unir pour passer des paroles aux actes.

Fabien Gantois
Président du Conseil régional de l’Ordre des architectes d'Île-de-France 

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