La force de l’architecture est la quête de sens

Cette évolution révèle l’engouement de la jeunesse pour l’architecture. J’y vois une raison évidente : c’est parce que l’architecture est en prise directe avec la réalité qu’elle est un métier évident pour qui veut transformer cette réalité. En effet, elle attire une jeunesse mue par le désir de résoudre les crises écologiques et sociales qui sapent notre avenir collectif, mais aussi pour rendre le monde plus beau et émouvoir. Quelles meilleures disciplines que celles qui peuvent améliorer de manière manifeste et palpable le quotidien et la vie de nos concitoyens, dans le respect de l’existant et du vivant ?

Quelles meilleures disciplines que celles qui peuvent dessiner des avenirs, équitables pour tout un chacun, en participant à la régénération des territoires ? Sans aucun doute l’architecture est l’une d’elles ; si ce n’est la principale. Quelles que seront les pratiques de ces futurs architectes, la conception ou la transformation des édifices, la programmation, le conseil, le projet urbain, l’enseignement, et encore mille autres existantes ou à inventer, ils auront le privilège et la responsabilité de construire – au sens propre et figuré - le monde de demain.

Et je voudrais ici citer et compléter la célèbre phrase du premier architecte de la Poste du Louvre, Julien Guadet : « l'architecture n'a qu'une raison d'être, bien nette, bien visible : construire. Ce mot résume toutes les fonctions de l'architecte, car conserver, entretenir, réparer, restaurer [et j’ajoute aujourd’hui : programmer, conseiller etc.] c'est encore construire. Construire est à la fois le but de l'architecte et le moyen dont il dispose ».

Fabien Gantois, Président de l'Ordre des architectes d’Île-de-France

photo : Oliver Knight.